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100 chevaux : la moto française attend la décision du gouvernement

Extrait de Motomag.com

jeudi 21 mai 2015, par Henri

La moto française est dans l’attente : le 1er janvier 2016, il sera possible d’acquérir une moto qui n’est plus bridée à 100 chevaux. La question se pose alors de la possibilité de débrider les modèles antérieurs. Le gouvernement va se prononcer. On fait le point.

La loi des 100 chevaux (106 ch ou 74 kW pour être précis), cette spécificité française, crée des remous chez les constructeurs comme chez les motards, dans l’attente que le gouvernement se prononce sur certaines contreparties au passage à la pleine puissance des machines, appliqué au 1er janvier 2016.

L’objectif est d’éviter de « détruire de la valeur », comme le souligne Thierry Archambault, président délégué de la Chambre syndicale des importateurs de motos (CSIAM). Les fabricants souhaitent anticiper, afin que les « consomotards » ne reportent pas leur acte d’achat d’une moto de puissance supérieure à 100 chevaux à 2016, et transforment ainsi 2015 en année noire en termes de ventes de grosses cylindrées.

Côté consommateur, l’enjeu est d’éviter d’acquérir, en 2015, une moto qu’il sera impossible à vendre d’occasion, parce que bridée à 100 chevaux…

Retrofit

La solution pour arranger tout le monde, c’est le retrofit, un anglicisme qui signifie une sorte de rétroactivité du débridage. La CSIAM propose que le gouvernement autorise simplement le débridage des motos d’avant 2016, à condition que cela soit fait dans un atelier des réseaux des marques. Problème : l’État est frileux, pour des questions de sécurité routière…

Le monde moto à l’unisson

Dans ce contexte, les professionnels de la moto et les associations d’usagers se sont réunis, afin d’adopter une préconisation commune. Autour de la table, la CSIAM, le CNPA, la FNCRM, la FFMC et la FFM. La CSIAM a ensuite fait valoir à la Direction générale de l’énergie et du climat, administration chargée de traiter la question au ministère de l’Ecologie, le principe de préservation de la valeur et des biens.

« Il semble que ce principe ait été bien compris par nos interlocuteurs , souligne Thierry Archambault. Il ne s’agirait pas de débrider n’importe quelle machine. Seules seraient concernées celles qui, en Europe, ont été réceptionnées sans bridage. L’idée consisterait, chez nous, à les remettre en conformité avec leur type européen d’origine ».

Nouvelle carte grise

La modification de puissance d’un véhicule implique une nouvelle carte grise. Aussi, le débridage des motos d’avant 2016 devra être réalisé dans un atelier des réseaux des marques. « Nous proposons que le réseau délivre une attestation de conformité que l’usager pourra produire en préfecture pour refaire sa carte grise », poursuit Thierry Archambault. Le prix du débridage serait celui de l’intervention en atelier, fonction donc du coût de la main d’œuvre.

L’administration temporise

Nous sommes à six mois de la puissance libre, et le monde de la moto attend. L’État n’a toujours pas pris de décision, quant à ce retrofit et aux modalités d’application. L’administration prend son temps… Pèse le pour et le contre, évalue les conséquences, telles l’incidence sur la sécurité routière. L’affaire reste sensible.

Le nouveau délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, rencontre le 21 mai la FFMC, après avoir vu la CSIAM. On en saura sans doute un peu plus.